Aujourd’hui on s’intéresse à une vérité proférée par Donald Trump, même lui peut réussir à dire quelque chose de vrai : le Président américain a qualifié l’avion militaire F-35 « d’échec volant ».
Selon Frédéric Lert, notre invité aujourd’hui, spécialiste de l’aéronautique et aérospatiale, le F-35, fabriqué par Lockheed Martin, vend du rêve… Mais difficile de savoir ce qu’il y a réellement ce rêve, derrière les capacités d’un avion qui semble miraculeux mais dont il est compliqué de toucher du doigt les performances véritables. La complexité de cet avion est devenue son talon d’Achille.
Entièrement informatisé, piloté grâce à un ordinateur central, il accumule les bévues : une trape mal conçue qui vibre et dévie le tir du canon, un problème de casque et de visiblité pour le pilote, etc…
Au lieu de parler d’un avion, on peut parler d’un énorme logiciel, plusieurs dizaines de millions de lignes de codes, auquel on a greffé des ailes et un moteur. Chacun a un PC à la maison et comprend ce que ça veut dire… On est dans le mystère de l’informatique, des 0 et des 1…
Le F-35 a été vendu par son constructeur Lockheed Martin comme un avion capable de tout, le Pentagone l’a donc acheté pour toutes ses armées, or les Marines ayant des besoins très spécifiques, les autres armées ont dû s’adapter aux besoins des Marines… La problématique vient aussi du fait qu’on lie un programme d’armement à un pouvoir politique, le F-35 étant découpé en petits morceaux à construire, partout à travers les Etats-Unis, il n’y a donc plus de retour en arrière possible…
C’est finalement une réussite totale : ou c’est un avion qui marche bien comme le dit son constructeur, après tout il n’a pas encore été au combat donc on ne connaît pas ses capacités réelles, ou bien on prend le point de vue inverse, on considère que c’est un avion qui ne marche pas mais alors chapeau ! Car ils ont vendu pour 1500 milliards de dollars un avion qui ne marche pas à une douzaine de pays, ils ont tué dans l’oeuf la compétition européenne, ont réussi à pomper des budgets de recherche et de développement européen au profit de cet avion américain…
Frédéric Lert
« Superfail », à découvrir chaque vendredi
« Superfail » est notre nouveau podcast « natif », né comme podcast et originaire du numérique, sans passer d’abord par l’antenne hertzienne. C’est Guillaume Erner, le producteur des Matins de France Culture, qui se lance sur cette nouvelle « antenne » numérique : chaque vendredi matin, retrouvez une histoire d’échec, de fail, décryptée avec un invité. Un nouveau programme à part entière à écouter à votre rythme, quand vous le désirez. Et qui a pour ambition d’explorer les possibilités offertes par le média, en termes de ton, d’écriture, de durée…